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Fête des cuisinières 2024 : Saint Laurent célébré avec éclat à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul

Informations

dimanche 11 août 2024
Diocèse de Guadeloupe

La traditionnelle fête des cuisinières s’est déroulée samedi 10 août 2024, avec comme point d’orgue, la messe dédiée à Saint Laurent, leur saint patron. Un office présidé à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, à Pointe-à-Pitre, par le père Edouard Silène curé de la paroisse, avec à ses côtés le père Emmanuel Petit, vicaire de la paroisse voisine de Saint-Luc de Baimbridge et ordonné prêtre récemment. Cette année encore, ce temps fort cultuel et culturel de notre diocèse a attiré la grande foule.

C’est l’un des évènements incontournables de la vie de notre diocèse. Un temps fort empreint d’une grande ferveur spirituelle et populaire, tout un étant l’un des marqueurs de notre patrimoine culturel. Une tradition d’une longévité exceptionnelle. L’association des cuisinières de Guadeloupe organisait cette année la 108ème édition de cette fête de Saint-Laurent, son saint patron. L’on vient parfois de très loin pour vivre ce magnifique moment de ferveur et de valorisation de notre cuisine locale.

Parées de leurs costumes traditionnels et portant fièrement leurs paniers garnis de victuailles, les cuisinières sont parties des rues adjacentes en musique avant d’arriver sur le parvis de l’église Saint Pierre et Saint Paul et d’y faire leur entrée en procession, sous les regards des fidèles et de la foule de visiteurs désireux d’immortaliser ces instants féériques. Belles images que celles de tous ces paniers bien garnis disposés au pied de la statue de Saint Laurent sur les marches du cœur de cette belle église de Pointe-à-Pitre. De tous ces sourires, de cette fierté aussi de faire corps autour de ces valeurs partagées de solidarité, d’entraide, de partage.

Saint Laurent, ce martyr dont le témoignage résiste au temps

Le partage justement. C’est ce qui value au diacre Laurent d’être mis à mort le 10 août 258, quatre jours après le pape saint Sixte II. Le récit de sa passion rapporte qu’il subit le supplice du feu sur un gril après avoir distribué aux pauvres les biens de la communauté chrétienne. Ces circonstances ont contribué à faire de Laurent le plus célèbre des martyrs romains.

Dans son homélie, le père Edouard Silène n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler qui était saint Laurent ce grand saint que les cuisinières ont adopté comme saint patron depuis plus d’un siècle. « Voici les héros de l’Eglise. C’est ce qu’a dit saint Laurent à ses adversaires en leur présentant un groupe de pauvres issus de Rome. Les persécuteurs du pape Sixte II finiront par arrêter Laurent pour savoir où se trouvaient les trésors de l’Eglise afin de s’en emparer. Mais saint Laurent s’en est tenu au message évangélique. Tant par sa parole que par son exemple, il arrivait à se détacher des choses matérielles afin d’être libre intérieurement. Et cette liberté lui permettait dans la confiance de partager avec celles et ceux qui en avaient besoin » a insisté père Silène.

Persévérance, détachement et partage

Et le curé de Saint-Pierre et Saint-Paul qui présidait cette eucharistie d’ajouter que « Laurent a partagé son avoir et son pouvoir. A la toute fin, il a accepté aussi de donner sa vie, dans le témoignage le plus fort qui soit : celui du martyr. La nouvelle de sa mise à mort particulièrement cruelle s’est rapidement répandue. Si bien que Laurent est devenu un véritable modèle de persévérance et détachement. Si vous les cuisinières en avez fait votre saint patron vous savez pourquoi : pour cette persévérance, ce détachement, ce sens du partage surtout. Nous sommes invités à lui demander d’intervenir, d’intercéder pour nous et nous aussi à donner notre vie pour le Christ et pour les hommes, particulièrement pour les plus pauvres. Le martyr n’est pas toujours du domaine physique. Il se déploie dans une vie aux couleurs de l’Evangile, dans l’exercice de la charité, malgré les difficultés, les épreuves et parfois les critiques. La patience, la persévérance et la confiance deviennent notre témoignage quotidien. Demandons cette grâce que Saint Laurent intercède pour nous, afin que nous fassions davantage attentions aux uns et autres, à ceux qui sont dans le besoin » a conclue père Silène.

Quelques instants plus tard cette messe particulièrement bien animée grâce à la chorale emmenée par les chefs de chœurs Ludovic et Patrice, fut aussi marquée par la très belle procession des offrandes dansante offerte par le groupe de Jacqueline Cachemire-Thôle « Mon corps pour prier » ; qui déjà avait émerveillé l’assemblée en début de célébration avec une chorégraphie très inspirée au chant du Gloria.

L’engagement d’un jeune chef d’entreprise solidaire, honoré

Au terme de près de deux heures de célébration, il était grand temps pour le président de l’association des cuisinières de Guadeloupe, Rony Théophile, de prononcer son allocution en guise de mot de remerciement. Dans le registre qu’on lui connait, il rendit un hommage appuyé aux fondatrices de l’association des cuisinières de Guadeloupe, appelant de ses vœux que notre Guadeloupe demeure attachée à ses valeurs de solidarité, de partage, de charité. Des valeurs que le jeune chef d’entreprise Yoan Julien, mis à l’honneur, comme parrain de cette 108ème édition de la fête des cuisinières a su faire sienne. Lui qui met ses compétences et son énergie au service des plus démunis en leur permettant par exemple de disposer d’un repas ou d’aller chez le coiffeur pour un euro. C’est pour cet engagement qui fait écho au sens profond de l’entraide que prônent les cuisinières, que Yoan Julien a ainsi été honoré.

Cette célébration solennelle s’est achevée par l’aspersion des paniers chargés de victuailles et ornés d’ustensiles dressés au pied de la statue de Saint Laurent et autour de l’autel, par le père Edouard Silène, avant la bénédiction finale de l’assemblée.

Il ne restait plus alors aux cuisinières qu’à vivre intensément avec le peuple de Dieu présent et leurs très nombreux convives, le temps encore plus festif de cette journée qu’elles dédient à leur saint patron chaque année : à savoir leur défilé haut en couleurs dans les rues de Pointe-à-Pitre et le grand repas populaire qui était servi au hall des sports de la ville.

Thierry FUNDERE