Frères, sœurs, amis, laissons-nous toucher par l’enseignement de notre Maître et Seigneur Jésus Christ ! Comme à son habitude, avant tout enseignement Jésus observe, écoute ce qui se passe autour de lui. Rien ne lui échappe, son regard pénètre jusqu’au fond des cœurs.
A partir de ce qu’il observe et ce qu’il sait du cœur de l’homme, il précise son enseignement ! « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les diners » Mc 12,38b 39 Jésus leur reproche d’être dans le « paraître » et de ne pas mettre pratique la parole de Dieu. Plus grave encore : « Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières ; ils seront d’autant plus sévèrement jugés » Mc 12,40 nous dit notre Seigneur. Autrement dit, au lieu d’aider les pauvres à s’en sortir, à se libérer, ils utilisent la religion pour faire du profit sur le dos des plus pauvres.
Face à de telle pratique n’y a-t-il pas des appels pour chacun de nous ? Le Seigneur nous met en garde ! Il nous lance un appel à être à l’écoute de tout ce qui se vit autour de nous ! Mais il y a surtout l’appel à regarder la manière dont nous pratiquons notre foi : quelle est la qualité des relations que j’entretiens avec ma famille, l’Eglise de Jésus Christ, les autres, sans oublier l’étranger, mais aussi avec nous-mêmes, donc avec Dieu ? Cela renvoie à une parole du Christ à la Samaritaine : « l’heure vient où les vrais adorateurs adoreront Dieu en esprit et en vérité » Jn 4,23.
N'est-il pas temps de reconnaître qui nous sommes ? Des hommes et des femmes avec des limites, des faiblesses, avec notre péché ! En toute humilité, il importe de savoir les reconnaitre devant Dieu et devant les hommes sans faire de faux semblants, afin que le Seigneur nous libère, nous guérisse et nous sauve.
Or, justement dans le Temple, devant la salle du trésor, notre Seigneur et Maître observe. Que voit-il ? « Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Alors qu’une pauvre veuve a mis deux petites pièces de monnaie » Mc 12,41b-42. Notre Seigneur attire l’attention sur deux façons de donner. La première celle des riches qui donnent, c’est déjà bien ; mais cela ne leur demande aucun effort ni sacrifice. La deuxième celle de cette veuve qui donne seulement deux piécettes, un vrai sacrifice parce qu’elle a donné tout ce qu’elle possédait. Notre Maître affirme qu’elle a donné plus que tous les autres « Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre » Mc 12,44
Seigneur, en nous donnant en exemple la foi de cette veuve, Tu nous renvoies à nous-mêmes, à la manière dont nous donnons. Nous te rendons grâce pour les sœurs et les frères qui se donnent dans la société et dans l’Eglise jusqu’au sacrifice de leur vie. Pardon pour les cœurs qui restent fermés, donne-nous de rester vigilants et à l’écoute pour poser des gestes qui nous coûtent mais révèlent notre amour pour toi et pour nos sœurs et frères. Aide-nous à vivre cette conviction du Père Chevrier : « Plus le monde aime le luxe et la richesse, plus nous devons aimer et pratiquer la pauvreté »
AMEN.
Père Dénécy