« J’ai arrêté de prier car je ne suis jamais exaucé ! » Réagir ainsi, n’est-ce pas vouloir commander Dieu par notre prière ? Prier ce n’est pas chercher à influencer Dieu, encore moins le commander ! C’est avoir comme Abraham une telle confiance en sa bonté et en sa justice, qu’on n’hésite pas à l’importuner dans notre prière.
Contemplons la prière d’intercession d’Abraham, qui supplie Dieu de ne pas faire périr les justes avec les méchants : « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ? Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? » Gn 18,24b Cette longue prière d’intercession nous montre la confiance d’Abraham en son Dieu qui va intercéder non seulement pour cinquante, mais pour dix justes qui sont dans la ville. En effet, le tout puissant exauce sa prière : « Pour dix, je ne détruirai pas » Gn 18,32f.
Pas étonnant que Jésus lui-même prie souvent son Père, ce qui crée le désir de prier chez ses disciples. « Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un des disciples lui demanda : Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples » Lc 11,1
Jésus enseigne que la prière s’adresse au Père qui est aux cieux. « Quand vous priez dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation » Lc 11,2b-5.
Autrement dit, prier c’est se reconnaitre fils de Dieu, c’est demander à Dieu qu’il soit reconnu Saint et que son règne d’Amour, de justice vienne sur la terre comme au ciel. D’abord demander le pain de chaque jour, sans oublier le pain de sa Parole et l’Eucharistie.
Ensuite, le pardon pour nos péchés car nous sommes indignes de nous rapprocher de sa sainteté. Nous l’affirmons avant la sainte communion : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dit seulement une parole et je serai guéri » Et enfin, il nous exhorte à demander au Père de ne pas nous laisser entrer en tentation, ne pas tomber dans les pièges du Malin.
En clair, il s’agit de demander l’Esprit Saint pour mieux discerner. Ce que révèle la parabole de l’ami qui vient dans la nuit demander du pain : « Ne vient pas m’importuner ! La porte est déjà fermée, mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis me lever pour te donner quelque chose » Lc 11,7d Pourtant Jésus affirme « qu’il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami » Lc 11,8d. Notre Maître rappelle par cette parabole que son Père n’est pas insensible à ce que nous vivons, il nous faut oser l’importuner comme il dit lui-même : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira » Lc 11,9c Ainsi, comme un père donne de bonnes choses à ses enfants, Dieu ne manquera pas de donner l’Esprit Saint à tous ceux qui le lui demandent.
Père, nous qui étions morts à cause de nos fautes, par le baptême, tu nous as donné la Vie dans le Christ. Tu nous remplis de la force de ton Esprit pour que nous pardonnions à nos frères, que nous annoncions la Bonne Nouvelle de Jésus, notre Grand frère, que tu as ressuscité. Pour tout cela nous te rendons grâce. AMEN.
Père DENECY