Il faut prier pour les vocations. Une journée de prières est d’ailleurs consacrée à cette intention chaque année, afin que notre diocèse et l’Eglise universelle, portent du fruit, de sorte que des jeunes hommes et femmes disent oui à l’appel du Seigneur. C’est une nécessité pour notre Eglise en manque de prêtres, de religieuses et religieux. Ce discours, tous les fidèles l’ont déjà entendu.
Pour rappel, prêtre n’est pas un métier ni une fonction, c’est une vocation et un état de vie consacrée. Sa mission première est d’enseigner, d’annoncer l’Évangile, d’aider les fidèles à nourrir leur foi, à prier et à suivre le Christ. Le prêtre a aussi pour mission de sanctifier le peuple de Dieu par la célébration des sacrements. Seul un prêtre peut célébrer l’Eucharistie, par laquelle le Christ réellement présent se donne en nourriture aux fidèles. Seul un prêtre peut célébrer le sacrement de la réconciliation (ou confession), par lequel il pardonne les péchés au nom de Dieu. La troisième mission du prêtre consiste à gouverner, c’est-à-dire à guider les fidèles, conduire la communauté dont il a la charge.
Les Pères Bonel SAINT-FLEUR, Rémy SIOURAY, Christopher JEAN-JACQUES, Gino DE LA CRUZ, Cédric BLONDIN sont les derniers prêtres à avoir été ordonnés pour notre diocèse ces dernières années. En cette rentrée 2025, cinq séminaristes issus de notre diocèse cheminent dans l’hexagone dont deux qui entament leur cursus en année de discernement. Sans oublier le Diacre José OBERTAN qui a dit oui au sacerdoce l’an dernier et qui s’y prépare dans un parcours adapté.
Le fruit d’une longue maturation
C’est que devenir prêtre n’est pas chose simple. D’abord, qu’on se le dise, ce n’est pas un choix par dépit. Loin de là. Et certainement pas une solution de repli après un échec ou une mauvaise orientation. Non, devenir prêtre c’est le fruit d’une longue maturation qui débute avant toute chose par l’appel du Seigneur au candidat et sa capacité surtout à entendre cet appel et/ou ne pas en être détourné.
Ensuite, dès lors que le candidat au sacerdoce ou à la vie consacrée, exprime ce désir de suivre le Christ et de lui donner sa vie, vient toute une phase d’accompagnement, d’écoute, d’observation, de discernement. Mais auparavant, c’est bien dans les familles que réside tout l’enjeu. La famille, premier berceau de ces vocations en devenir, que le Seigneur rend capable d’accueillir. Car dans bien des situations, ce n’est pas du tout évident. Avec la grâce et soutenu aussi par la prière personnelle et communautaires, les freins ou obstacles, font place peu à peu, à l’acceptation, puis l’adhésion véritable.
Pour les parents le défi de s’ouvrir à la grâce
« Ce fut très difficile, un vrai déchirement. J’ai trouvé la force dans la prière, dans le soutien de mon époux et de mes proches. Mais ce qui m’aide vraiment par-dessus tout, est de voir combien notre fils est heureux. Maintenant ça va. Nous sommes en chemin nous aussi, et avec lui » nous a confié la mère d’un de nos séminaristes. « Ne nous voilons pas la face, peu de parents élèvent leurs enfants avec le désir qu’ils deviennent prêtres. Quand le Seigneur choisi et appelle, la sagesse, la foi, commandent de ne pas entraver le plan de Dieu, de s’ouvrir aussi à la grâce, dans l’obéissance et l’abandon » nous a indiqué de son côté le père d’un d’entre eux.
Bien entendu, ces vocations émergeantes se nourrissent également en paroisses, en communautés, dans les mouvements, que ces vocations prennent naissance, où elles grandissent, avant de s’affirmer telle une évidence. Le service diocésain en charge des vocations joue évidemment un rôle central dans ce processus, au travers notamment des retraites organisées pour les jeunes (session pas à pas, camp vocationnel annuel…), mais pas seulement. Plusieurs autres étapes sont nécessaires, avant d’envisager concrètement le départ du jeune au séminaire. Une fois cette décision actée, c’est le début d’un parcours marathonien.
Il faut savoir que la formation se déroule le plus souvent dans un séminaire et dure un minimum de six années. La France compte actuellement 24 séminaires et maisons de formation (13 diocésains et interdiocésains, 9 rattachés à une communauté), plus le séminaire français de Rome.
Des cours de psychologie complètent désormais le cursus
La formation du prêtre comporte quatre grandes dimensions. La formation spirituelle : prière communautaire et personnelle, liturgie et célébration de l’Eucharistie, accompagnement personnel. La formation intellectuelle : étude de sciences religieuses (théologie, Écritures saintes, histoire de l’Église, etc.) ainsi que philosophie et sciences humaines. La formation humaine : dans la communauté au séminaire et en lien avec des paroisses. Et enfin, la formation apostolique et pastorale : participation à ce qui fait la vie du prêtre dans des lieux où l’Église est présente (aumôneries de jeunes, hôpitaux…)
Les conciles de Trente et Vatican II, ainsi que les papes successifs jusqu’à aujourd’hui, notamment Paul VI, Jean-Paul II et François, ont précisé ces modalités et les ont adaptées aux caractéristiques de leur temps. La formation des séminaristes a notamment été complétée par des cours de psychologie, pour que chaque candidat au sacerdoce puisse s’interroger sur la vie affective, sur la façon de discerner ses faiblesses et les faiblesses des personnes rencontrées au cours de la vie sacerdotale, afin de garantir des relations ajustées.